2 petits livres initiatiques à connaitre

“Neige” de Maxence Fermine

Yuko est un jeune de 17 ans qui a deux passions dans la vie: les haïku et la neige, ce qui ne plait guère à son père. Pour pouvoir les assouvir, il fait ses poèmes sur le thème de la neige, rien que de la neige. Tenant tête à son père qui veut que son fils fasse autre chose dans la vie, il lui promet de n’écrire que 77 haïku pendant 6 mois de l’année et de ne rien faire le reste du temps. Un jour, le poète officiel de la cour vient voir le père de Yuko et ce dernier lui fait lire les haïku de son fils. Il est tout simplement émerveillé devant tant de beauté et de talent mais se demande pourquoi ils ne parlent que de neige et de blanc et pense donc qu’ils manquent de couleur. Au printemps suivant, il revient accompagné d’une très belle femme. Lui expliquant que ses poèmes manquent de couleur, il lui demande si Yuko sait également peindre, danser, calligraphier et composer. Suite à une réponse négative du jeune homme, il lui propose d’apprendre la couleur auprès du grand maître Soseki. Quelle n’est pas sa surprise de constater que ce dernier est aveugle ! de grandes et belles surprises attendent le jeune homme…

Premier roman de Maxence Fermine et quel roman ! C’est beau, tendre, lyrique, frais, apaisant, touchant et floconneux. A l’instar des haïku, ce roman est une véritable prose qui se lit d’une traite. le charme et le calme japonais se font bien ressentir. L’auteur nous livre une oeuvre qui traite de l’amour, de la passion, de la jeunesse et de la vieillesse tout en délicatesse et légèreté comme un flocon de neige. Tout cela ajouté à une écriture presque magique, ensorcelante, travaillée, riche et épurée. Ce roman est un véritable conte qui invite le lecteur à regarder passer le temps…

“ZEN” de Maxence Fermine

Chaque jour, pendant des heures, Maître Kuro pratique l’art de la calligraphie devenant ainsi le maître incontesté en la matière. Entre deux séances d’écriture, il médite. Une vie saine, calme et apaisante dans une modeste pagode au cœur d’une forêt d’érables. Pour subvenir à ses maigres besoins, il enseigne parfois. Il ne s’accorde qu’un jour de repos par semaine pendant lequel il va au marché sur la place du village, s’octroie parfois le luxe de manger à la table d’un restaurant et assiste, le soir venu, à une pièce de théâtre, bien souvent des scènes de kamishibaï. Une vie solitaire, harmonieuse et sereine. Jusqu’au jour où il reçoit non pas une lettre mais une calligraphie qui lui semble presque parfaite, d’une rare élégance et d’une perfection frisant l’insolence. Il invite son auteur afin de le rencontrer. La jeune Yuna annonce sa venue aux premiers jours de l’été…

Maxence Fermine nous emmène loin de nos contrées et nous invite à partager le quotidien de Maître Kuro, un quotidien paisible et serein dans lequel la calligraphie, cet art élégant de l’écriture, occupe son temps et son esprit. Vivant en parfaite harmonie avec ce qui l’entoure dans un silence réconfortant, cet homme ne pensait pas un jour être ainsi bousculé par l’arrivée de Yuna. L’auteur nous plonge dans une atmosphère incroyablement zen. L’écriture épurée, délicate, enchanteresse, mélodieuse et très poétique, ressemblant parfois à un haïku, finit par nous envoûter et nous envelopper complètement.

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